L’électrolyseur Resilience E a une particularité : la cellule et le coffret électrique de gestion sont solidaires, et forment un seul et même appareil.
Dans la majorité des appareils du marché, le coffret électrique est fixé au mur, et des fils le relient à la cellule de l’électrolyseur qui est installée sur le circuit hydraulique de la piscine, en suivant selon les recommandations du fabricant (cellule verticale ou horizontale, en direct ou sur un by-pass, etc.)
Dans le Resilience E, il n’y a qu’un seul câble à tirer : celui qui va du coffret électrique de gestion de la filtration à l’appareil. Séduisant, non ? Alors j’ai testé pour vous : que vaut vraiment cet électrolyseur d’un nouveau genre ?
Sommaire :
1- Petit rappel : le fonctionnement d’un électrolyseur d’eau salée.
2- Installation de l’électrolyseur Resilience E
3- Les fonctions de l’électrolyseur Resilience E
a) Équipements du produit
b) Alarmes pour l’utilisateur
c) Capacité de production de l’appareil
4 – Mon avis sur le Resilience E
1. Petit Rappel : le fonctionnement d’un électrolyseur de l’eau salée
Une piscine traitée par électrolyse de l’eau salée est couramment (et abusivement) appelée « piscine au sel », car un traitement par électrolyse est basé sur la présence de sel (chlorure de sodium) dans l’eau de la piscine, à une concentration habituellement proche de 4 g/l.
L’eau salée de la piscine passe entre les plaques de titane (souvent recouvertes d’une couche de protection, en ruthénium par exemple), qui sont alimentées par un courant électrique très basse tension. Cela produit une réaction d’électrolyse, qui transforme les ions chlorure (apportés par le sel) en chlore libre, similaire à celui apporté par le chlore liquide (eau ou extrait de Javel).
L’électrolyse de l’eau salée permet donc la production de chlore in-situ grâce à la présence de sel dans la piscine, et à la consommation d’électricité par les plaques présentes dans la cellule de l’appareil.
2. Installation de l’électrolyseur Resilience E
Le modèle testé est le E40 (modèle conçu pour les piscines de moins de 80 m3), mais j’imagine que tous les modèles de la gamme s’installent de la même façon.
Il faut installer l’appareil sur un tronçon de tuyau droit d’au minimum 30 cm de long, juste avant le retour au bassin, donc après le filtre et la pompe à chaleur, juste avant le collecteur de refoulement (c’est le té (ou Té) qui permet d’envoyer l’eau dans les tuyaux qui vont aux différents refoulements). Que ce soit dans le cadre d’un local technique neuf ou d’une installation sur un réseau hydraulique existant, c’est assez facile de trouver 30 cm de tube. Seule contrainte : le tuyau doit être horizontal.
Le tuyau peut être en 63 (montage direct) ou en 50 (montage à l’aide de deux réductions 63/50 fournies avec l’électrolyseur). Le montage est alors très simple : pas de vanne à installer, pas de by-pass, pas de collier de prise en charge… Il faut seulement réaliser deux découpes dans le tube et deux collages, à l’aide d’un gabarit fourni. Aucune difficulté à ce stade, il faut juste ne pas oublier de passer les bagues à visser sur les tuyaux, et penser à bien décaper le tube PVC avant de mettre la colle, pour s’assurer que le collage soit étanche. Pour toutes ces opérations, il vous faudra : un marqueur, une scie, du décapant PVC (ou du papier de verre et un peu d’huile de coude pour les courageux !), de la colle PVC, un chiffon sec.
La seule difficulté rencontrée lors de l’installation est le branchement électrique : il faut brancher l’appareil en parallèle de la pompe de filtration, de manière à ce que l’électrolyseur ne fonctionne que lorsque la pompe est en marche. Selon la façon dont est conçu le coffret électrique, cela peut s’avérer plus ou moins complexe. En cas de doute, faites appel à un électricien professionnel.
Ensuite, il ne reste plus qu’à ajuster le taux de sel dans la piscine (environ 4g/l), ce qui peut prendre pas mal de temps à dissoudre !
3. Les fonctions de l’électrolyseur Resilience E
a) Équipements du produit
À l’intérieur même de la cellule, on trouve :
- Une sonde de salinité, qui permet d’arrêter l’appareil si le taux de sel est trop bas
- Une sonde de température, qui réduit la production à 50 % si la température passe en dessous de 18°C, et à 25 % quand elle descend sous 14°C
- Un flowswitch : la palette est verticale quand il n’y a pas de débit dans la cellule, et prend un angle quand le débit d’eau est suffisant (vers la gauche ou vers la droite en fonction du sens de circulation de l’eau dans la cellule).
b) Alarmes pour l’utilisateur
Sur l’appareil lui-même, des LED informent sur le statut de l’appareil :
- Absence de débit (quand la palette du flowswitch est verticale)
- Manque de sel (quand la sonde de salinité détecte un manque de sel dans l’eau de la piscine)
- Eau froide (quand la sonde mesure une température inférieure à 18°C)
- Nettoyer la cellule : acidifier la cellule pour la nettoyer (le mode opératoire est décrit dans la notice, et il existe même un tutoriel sur internet)
- Fin de vie de la cellule : il faut acheter une nouvelle cellule car celle en cours d’utilisation ne fonctionne plus de manière adéquate
- Erreur système : faites appel à un professionnel !
c) Capacité de production de l’appareil
Le modèle 40E produit 576 g de chlore par jour, mais on peut régler la production sur 25, 50, 75 ou 100 %, juste en appuyant sur les boutons ⊕ et ⊖.
Par exemple, pour la piscine de 60 m³ filtrée 8 heures par jour et peu fréquentée actuellement, j’ai réglé le Resilience E40 sur 25% de production (576 g/jour × 25 % × 8h/24h / 60 m³ = 0,8 g/m³ de chlore par jour).
Cet été, quand la population dans la piscine sera décuplée et que la température sera multipliée par 2 (on a le droit de rêver…), on règlera la filtration à 14 heures par jour, et l’électrolyseur à 50 %, ce qui produira 2,8 mg/l de chlore par jour.
En cas de besoin (fête, intempéries), on peut aussi utiliser le mode TURBO, qui met l’appareil à 100 % de production pendant une journée, avant qu’il retrouve le pourcentage programmé précédemment.
4. Mon avis sur l’électrolyseur Resilience E
L’installation de cet appareil est vraiment très simple : il y a un seul et unique fil à brancher (de l’appareil au coffret électrique de gestion de la filtration) facilite vraiment le travail.
Idem pour la programmation de l’appareil : il n’y a pas d’écran sophistiqué, mais on comprend tout de suite comment ça fonctionne ! Le système de LED pour les alarmes est simple mais efficace.
On regrettera cependant l’absence de système de régulation de pH, et de nettoyage automatique de la cellule par injection systématique d’acide. Il n’est pas non plus question de régulation du taux de chlore par une sonde de Rédox…
C’est donc un appareil d’entrée de gamme très satisfaisant en termes de prix, de facilité d’installation, de mise en route et de programmation, mais qui n’est pas évolutif (pas d’options à ajouter par la suite), et qui ne permet pas non plus une totale automatisation du traitement de l’eau de la piscine.
Des analyses manuelles restent donc à réaliser plusieurs fois par semaine pour éviter les sous-chlorations (responsables de développement d’algues), les sur-chlorations (qui provoquent décoloration du liner et corrosion), et pour réguler manuellement le pH, qui a toujours tendance à augmenter quand on traite l’eau par électrolyse de l’eau salée.